Ce que nous avions prévu vient d'arriver : malgré ses mises en examen, et malgré sa démission factice présentée il y a un mois, malgré l'image détestable qu'il donne ainsi de la politique en général et de notre territoire en particulier, Bernard Granié persiste dans son double-jeu : finalement, il s'accroche au pouvoir, et décide unilatéralement de rester à la tête du SAN Ouest-Provence.
Dans une conférence de presse organisée aujourd'hui, et relayée par France 3 dans le 19-20, il expose crânement qu'il renonce à "la présidence de l'exécutif : le choix des délégations", mais qu'il conserve "la présidence de l'Assemblée délibérante du SAN", ainsi que "la présidence d'un exécutif réorganisé de façon collégiale".
Vous n'avez pas compris ? En clair, il passe de "président démissionnaire" à "quasi-président en exercice" !
Ne riez pas encore, le plus clownesque vient juste après : officiellement, Bernard Granié a courageusement fait ce choix de passer outre sa mise en examen, pour s'ériger en "rempart contre la tentation hégémonique de la CUM"... orchestrée par Patrick Mennucci, grand ami socialiste de Bernard Granié, qui vient fort à propos de lancer l'idée d'une fusion CUM / Ouest-Provence. Merci l'ami, en voilà un bon prétexte pour rester en poste !
Plus fort, c'est Bernard Granié qui s'exprime : « Je ne veux pas que se renouvelle, et personne ne l'acceptera ici, ce qui est en train de se passer pour l'implantation de l'incinérateur, qu'on nous impose quelque chose qu'on ne veut pas. »
Ce bon docteur Bernard a sans doute oublié les prises de positions de ce terrible mister Granié, que nous vous rappelons volontiers pour la énième fois :
● le 4 juin 1999, Bernard Granié dévoile au grand jour son intention d'implanter à Fos un vaste centre de retraitement des déchets de la CUM, y compris en recourant à l'incinération : « La zone industrielle de Fos a beaucoup de place et elle est éloignée de la zone urbaine. On traite les produits bien plus dangereux. Pourquoi les ordures ne nous intéresseraient-elles pas ? [...] Il est plus logique d'assurer toute la chaîne, on pourrait y envisager toute sorte de valorisation, le compost, la lyophilisation, le recyclage... L'incinération ne sera envisagée qu'en seul et dernier recours. A Fos, nous avons la capacité de le faire. [...] Une diabolisation puérile ne mènerait rien. »
(est-ce là ce que Bernard Granié appelle "un projet dont il ne veut pas" ?...!)
● en décembre 2000, le socialiste Jean-Noël Guérini, ami de Bernard Granié, présente un plan départemental d'élimination des déchets comportant de nombreux incinérateurs, dont un sur la commune de Fos-sur-Mer.
● en mars 2002, Bernard Granié vote au groupe Suez, au sein du conseil d'administration du Port Autonome de Marseille, un mandat pour la réindustrialisation du secteur du Caban-Sud, qui aboutira quelques mois plus tard au projet d'incinérateur déjà souhaité par Bernard Granié.
Aujourd'hui, l'homme au double jeu et aux doubles discours (selon qu'il se trouve à Marseille face à des industriels ou à Fos face à la population) se couronne à la tête du SAN pour 9 mois encore... jusqu'aux élections municipales début 2008.
Pour lesquelles nous invitons d'ores et déjà les électeurs à faire chuter tous ceux qui soutiennent un tel système. Le vote utile, c'est le vote éthique.
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