Bernard Granié, l'éclectique président du SAN Ouest-Provence, a annoncé récemment vouloir réaliser un vaste bilan de "40 années d'industrialisation" à l'ouest de l'étang de Berre, pour un coût faramineux de 800 000 euros.
Nous nous étonnons que celui qui est aussi vice-président des écomaires, et donc a priori informé des efforts consentis par les industriels et les organismes de surveillance, croit devoir passer commande pour établir un constat dont les éléments sont, pour la plupart, accessibles auprès de la Drire, du Cyprès (centre d'information du public pour la prévention des risques industriels et la protection de l'environnement) et d'Airfobep, qui rendent régulièrement compte des données règlementaires et de l'état des lieux.
Pour l'eau, le même travail est accompli sous l'égide du comité de bassin, de la Diren, des contrats de rivières, de l'Ineris, et des obligations de la directive cadre sur l'eau.
Nous parions dès aujourd'hui que le cabinet consulté va aller puiser ses recherches auprès de ces organismes, ce qui revient à payer TRES CHER cette compilation bibliographique. Nous ne sommes pas naïfs, et nous posons donc la question : que va-t-on réellement payer avec les 800 000 euros budgétés pour cette étude ? Un appel d'offre a-t-il été passé ? Bernard Granié n'a-t-il pas entendu ces chercheurs scandalisés annoncer que tous ces chiffres sont déjà largement disponibles ?
Bernard Granié croit-il inventer l'eau chaude, lorsqu'il fait mine de s'intéresser à la réduction des pollutions industrielles en prétendant urgent de réaliser des études qui existent déjà ?
Ou bien cherche-t-il à commanditer des résultats davantage en adéquation avec les angoisses des élus et de certaines associations fosséennes ?
A Fos-sur-Mer, toute proposition industrielle est accueillie par des réactions officielles irrationnelles, et nous craignons que cette dernière "étude" d'impact ne jette de l'huile sur le feu, inutilement. Compte tenu des résultats déjà accessibles, nous pouvons supposer que ceux à venir seront moins mauvais que les augures.
Bernard Granié est connu localement pour être le pompier pyromane qui, après avoir été le seul élu local à promouvoir le projet d'incinérateur à Fos-sur-Mer, court aujourd'hui à Paris et Bruxelles pour tenter d'arrêter ce qu'il a lui même initié. Depuis que Jean-Claude Gaudin a refusé de transmettre les manettes financières au conseil général, Granié et Guérini ont en effet curieusement et subitement changé d'avis sur le projet.
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