Article paru dans Le Monde le 21 février 2012 (avec AFP)
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Le juge marseillais Charles Duchaine a demandé l'ouverture d'un réquisitoire supplétif pour faits présumés de trafic d'influence et complicité, concernant le sénateur Jean-Noël Guérini et le patron du Renseignement intérieur, Bernard Squarcini, ont rapporté mardi 21 février Le Canard enchaîné et France 3 Provence-Alpes. Le juge d'instruction a réclamé ce réquisitoire supplétif au parquet de Marseille dans une ordonnance du 9 février, selon ces deux médias. Mardi soir, ni le parquet de Marseille ni le parquet général d'Aix-en-Provence n'ont souhaité communiquer sur cette affaire.
A l'origine de la démarche du juge, des déclarations en garde à vue d'un acteur apparaissant dans un dossier annexe à la vaste affaire de marchés publics qu'il instruit et dans le cadre de laquelle est mis en examen le sénateur (PS) et président du conseil des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini.
Aux gendarmes, Jean-Marc Nabitz, ancien dirigeant de la société Treize Développement, une société d'économie mixte dépendant du conseil général, a affirmé que M. Guérini lui aurait donné instruction d'augmenter le salaire du fils de M. Squarcini, employé pendant un temps au sein de cette structure, explique Le Canard enchaîné. Dans cette audition du 8 novembre 2011, M. Nabitz évoque "les liens étroits qui existaient entre M. Squarcini et M. Jean-Noël Guérini" et affirme avoir revu le salaire en question à la hausse, à la demande du patron du département.
M. Squarcini, n'a pas souhaité s'exprimer. M. Guérini, interrogé par l'AFP, a relevé qu'"une fois de plus la justice est dans les médias". Il s'est dit "serein, en paix avec [sa] conscience".
Le réquisitoire supplétif réclamé par le juge permettrait au magistrat d'élargir son enquête, et viserait des faits présumés de trafic d'influence pour M. Guérini et de complicité de "trafic d'influence par instigation" pour M. Squarcini, l'ancien préfet de police de Marseille. Le juge Duchaine enquête depuis 2009 sur une vaste affaire à tiroirs liée à des marchés publics présumés frauduleux et impliquant en particulier Alexandre Guérini, frère de Jean-Noël et patron de décharges. L'élu, lui, a été mis en examen en septembre dernier pour association de malfaiteurs, trafic d'influence et prise illégale d'intérêt, et clame son innocence.
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