Dépêche AFP du 24 février 2011 à 17h43
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MARSEILLE - Un sénateur UMP des Bouches-du-Rhône a diffusé jeudi une lettre ouverte adressée à la Première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, dans laquelle il lui demande de suspendre de ses fonctions Jean-Noël Guérini, patron du PS dans le département.
Bruno Gilles, un proche du député UMP marseillais Renaud Muselier, a joint à ce courrier une revue de presse sur l'affaire Alexandre Guérini, le frère de l'élu socialiste, écroué en décembre dans une vaste affaire touchant à des marchés publics présumés frauduleux.
"La lecture de ce document est, vous le constaterez, édifiante sur la situation du Parti socialiste dans les Bouches-du-Rhône", écrit M. Gilles.
"Je ne peux que vous conseiller, devant ces accusations gravissimes, de suspendre Monsieur Jean-Noël Guérini de toutes ses fonctions officielles au sein de la Fédération Socialiste des Bouches-du-Rhône", ajoute-t-il.
"Devant le silence assourdissant et peut-être coupable des responsables et élus locaux du PS, votre parole devient essentielle", conclut-il.
Cette initiative de M. Gilles intervient après la divulgation répétée, dans la presse, de conversations téléphoniques entre les frères Guérini ayant fait l'objet d'écoutes dans le cadre de l'enquête, ouverte en février 2009.
La semaine dernière, Jean-Noël Guérini, sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, a dénoncé ces fuites comme une manipulation politique à quelques semaines des élections cantonales.
L'une des écoutes montre que les frères Guérini ont d'emblée soupçonné M. Muselier d'être derrière un courrier anonyme à l'origine de l'enquête, ce que l'intéressé dément.
Depuis la révélation de l'affaire en novembre 2009, M. Muselier a multiplié les attaques publiques, relayé récemment par M. Gilles, alors que les autres élus locaux, de droite comme de gauche, sont restés silencieux.
Renaud Muselier, qui a raté la présidence de l'agglomération marseillaise au profit du PS en 2008, vise la mairie en 2014, tout comme Jean-Noël Guérini, battu par Jean-Claude Gaudin en 2008.
En septembre, Mme Aubry avait validé la désignation de M. Guérini au poste de premier fédéral du parti, alors que les statuts du PS interdisent en principe cette fonction à un président de département.
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