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Le président du San a tenu la barre du comité syndical du San hierC'était le premier comité syndical de Bernard Granié depuis sa condamnation le 20 janvier.
Comme si de rien n'était, Bernard Granié ouvre la séance du Comité syndical du San Ouest Provence, hier à la Maison de la mer à Fos. Comme si de rien n'était, il fait l'appel et demande l'approbation du PV de la séance précédente. Le président du San tient donc toujours la barre. Et, pour son premier comité depuis sa condamnation à un an de prison ferme et à cinq ans d'inéligibilité pour corruption le 20 janvier, il décide alors de faire un aparté à la séance et de "dire quelques mots" à l'assemblée des délégués des six communes : "Vous avez certainement remarqué ma volonté de ne pas m'exprimer à la suite de la décision du tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence du 20 janvier. Je n'ai pas non plus réagi à ce qu'on a lu dans la presse, aux nombreux scénarios de ma succession... La principale raison est que je ne connaissais pas les attendus du jugement. Je ne les ai reçus qu'il y a 48heures. J'ai donc demandé à mes avocats de faire appel, ce qu'ils ont fait. Je reviendrais donc, en temps et en heure, devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence."
Le souffle court, le visage teinté d'une forte émotion, Bernard Granié a ensuite tenu à remercier la majorité des personnes présentes dans la salle. "Vous avez été nombreux à manifester votre soutien, votre sympathie pour moi et ma famille dans une période difficile. Mais je fais face, j'en ai l'habitude. Vos témoignages sont importants car cette chaleur permet de faire face. Je vous adresse donc tous mes remerciements, j'ai déjà tenu à le faire auprès des six maires. Je ne ferai pas d'autres commentaires. Il y a des choses relativement plus importantes dans l'actualité, c'est aussi des drames..."
Une pirouette, un salto, une transition, appelons-là comme on veut, pour parler de la première délibération sur une subvention exceptionnelle au profit d'Haïti. Comme si de rien n'était, le comité syndical suit son cours, dans le calme qui drape les séances mensuelles. 50000euros de subventions sont ainsi distribuées à l'Unicef et à Cités Unies France pour aider les enfants et à reconstruire le pays ravagé par un séisme. Bernard Granié est donc "toujours là", comme il nous le confiera en fin de séance. "Je ne vous dirai rien, mais vous constatez que je suis à ma place. Toujours là." Jusqu'au procès en appel ? "Je suis là, je serai là, après on verra."
Et le président du San a bien montré que rien n'avait changé pour lui. Il distribue la parole à René Raimondi pour la lecture de délibérations. Quand le maire de Fos se contente de lire l'intitulé de la désignation de représentants à l'Institut éco-citoyen, Bernard Granié intervient: "Dis-nous quelques mots sur l'Institut éco-citoyen, c'est important." Délibération 8, le maire s'adresse encore à René Raimondi : "Tu peux la lire ?" Après l'annonce du lancement d'une étude pour développer les panneaux photovoltaïques, il demande à Michel Peronnet (élu de Grans) d'apporter un complément. Aux délibérations 9 et 10, accordant 45 000 euros pour les clubs de volley et de hand engagés en Coupe d'Europe, Bernard Granié coupe Yves Vidalet lance dans un éclat de rire: "C'est d'accord Gérard (Géron, vice-président aux relations avec les clubs sportifs, NDLR)?" "Approbation, tu continues, Yves." Le maître de séance est toujours debout. Oui, comme si de rien n'était. De la 12e à la 17e et dernière délibération, c'est Bernard Granié qui procède à la lecture et aux explications. Tout un symbole. "Pas de questions? Approbation? C'est approuvé. La séance est levée." Comme si de rien n'était, le mot de la fin est pour le président du San. "Toujours là."
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