Nous vous l'avions relaté dans un précédent article : Paul Lombard, maire de Martigues, a été condamné le 3 novembre par la Justice pour délit de favoritisme pour avoir passé des marchés publics sans appel d'offre concernant le magazine municipal Reflets. A l'énoncé du verdict, Lombard avait déjà poussé un soupir de soulagement : poursuivi pour prise illégale d'intérêts et pour favoritisme, le tribunal n'avait finalement retenu que ce dernier motif et prononcé une peine de 10 000 euros d'amende.
Or, comble de l'indécence, le maire de Martigues vient de faire paraître, dans le numéro de décembre de ce même magazine municipal pour lequel il a été condamné, un article de deux pages pleines dans lequel il prétend que la Justice aurait "reconnu son bon droit" !
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Utilisant sans vergogne cet espace payé par la municipalité, le maire y multiplie les approximations et se focalise surtout sur sa non condamnation pour prise illégale d'intérêt, espérant peut-être qu'en parler longuement ferait oublier la réalité du délit constaté de favoritisme.
Contrairement à ce que prétend l'article, la Chambre régionale des comptes avait déjà émis de sérieuses critiques sur l'imbroglio juridique dans lequel Paul Lombard avait plongé la SEM Communication, estimant même exemple à l'appui que « les rapports entre la SEM et la ville [relèvent de la] fiction juridique » !
De même, Lombard prétend qu'il peut difficilement "être mis au banc des accusés" dans la mesure où il n'y aurait eu "ni malhonnêteté ni enrichissement personnel ou autre abus de biens sociaux" : pense-t-il vraiment que seuls ces délits sont graves ? Le délit de favoritisme ne semble pas vraiment le gêner, et il récuse d'ailleurs le terme pour préférer la tournure plus poétique de "relation privilégiée" !!!
Et tout en reconnaissant que désormais (quelle coïncidence !), la ville de Martigues va (enfin !) passer des appels d'offre pour ses marchés de communication, Lombard prétend pourtant en même temps que la condamnation de favoritisme serait infondée : il vient de faire appel, et entend déjà aller en cassation puis devant la Cour européenne. Le tout avec les deniers publics.
Ultime provocation : Paul Lombard prétend que le magazine Reflets n'a jamais été la voix de son Mai(t)re. Evidemment, ces deux pages pour tenter de se présenter sous un jour favorable malgré une condamnation sont une illustration absolument éclatante de neutralité.
Plutôt que de s'excuser platement devant ses concitoyens pour sa gestion hasardeuse et toute personnelle des finances publiques, Paul Lombard prétend se poser en victime des tribunaux. Pathétique. Indécent. Il n'est pas sûr que les Martégaux apprécient ce manque de franchise.
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