Article paru dans Le Point le 15 décembre 2011, par Hervé Gattegno
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Discrédité par les enquêtes, boudé par le PS, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône est lâché par ses proches. Le 24 août, les gendarmes ont entendu - sur une ligne téléphonique surveillée - Jean-François Noyes, élu du département et ex-collaborateur de Guérini, confier à son propos : "Je ne vois pas comment il peut s'en tirer" et redouter qu'il ne veuille "se décharger sur les autres", citant l'exemple de la destruction des ordinateurs de son cabinet, qui vaut des poursuites pénales à son directeur de cabinet, Rémy Bargès. Dans d'autres écoutes, une conseillère de Guérini, Béatrix Billès, lâche : "S'il a peur pour lui, c'est son problème(...) Quand tu es un mec qui a des couilles, tu évites que tes collaborateurs soient mis en examen. Mais c'est une horreur, il ne pense qu'à lui." Ou encore : "Il n'épargnera personne s'il faut qu'il sauve sa peau (...) J'ai passé dix ans de ma vie à des conneries parce que, derrière, il y avait Monsieur Frère qui s'enrichissait royalement !" De fait, le 1er septembre, Bargès s'inquiète de voir son patron se défausser sur un subalterne d'une décision prise pour favoriser les intérêts de son frère, l'homme d'affaires Alexandre Guérini. "Quand on avait préparé les questions du juge, confie-t-il, les réponses, c'était : "Oui, j'assume." Je lui ai dit : "Président, c'est la seule ligne tenable." Mais il conclut, dépité : "Manifestement, il n'est pas là-dessus..."
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