Article paru dans La Provence le 15 mai 2011, par Fred Guilledoux et Denis Trossero
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Et si les fonctionnaires mis en examen dans le volet de "détournement de fonds publics" présumés, liés à l'exploitation abusive de la décharge du Mentaure, dans l'affaire Alexandre Guérini, devaient assurer demain leur défense tout seuls ? Un recours vient en effet d'être déposé le 4 mai, devant le tribunal administratif de Marseille, par trois élus d'opposition d'Aubagne. La Communauté du Pays d'Aubagne et de l'Etoile et son président d'alors, Alain Belviso, ont pris, le 10 décembre, une décision de protection juridique et donc de prise en charge des frais d'avocats de trois d'entre eux, Daniel Pinna, ex-directeur général des services, Michèle Duval et Christophe Bringuier, employés. Mais trois élus d'opposition, Sylvia Barthélémy, Joseph Pittera et Alain Grégoire, ne l'entendent pas ainsi.
Après avoir passé les textes au crible de l'analyse critique, ils ont considéré que cette "assistance juridique appelle les plus vives critiques". Ils tiennent à indiquer que "la collectivité publique est tenue d'accorder sa protection au fonctionnaire dans le cas où il fait l'objet de poursuites pénales à l'occasion de faits qui n'ont pas le caractère d'une faute personnelle", ce qui pour les auteurs du recours n'est pas le cas. Pour eux, "le détournement de fonds est l'archétype des actes commis pour la satisfaction d'un intérêt personnel", expliquent-ils. Ils rappellent en outre que la Communauté d'agglomération s'est constituée partie civile depuis en tant que victime et que cette décision est intervenue après la démission du président Belviso et la nomination à la présidence par intérim de Daniel Fontaine, maire d'Aubagne. Ils ne manquent pas de rappeler enfin, à l'appui de leur requête, que les fonctionnaires et élus de la ville d'Aubagne ont tristement bénéficié de la même protection lors de la fraude électorale d'Aubagne de 1998 "aux frais du contribuable".
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