Article paru dans La Provence le 23 avril 2011, par Fred Guilledoux et Denis Trossero
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Le juge Charles Duchaine reproche à l'ex-président PCF de la Communauté d'Agglo d'Aubagne une série de fausses factures.
Alain Belviso est désormais un habitué des rendez-vous judiciaires. Déjà mis en examen à la mi-janvier pour "détournement de fonds publics et complicité de détournement de biens publics" dans le volet décharge du Mentaure à La Ciotat du dossier Alexandre Guérini, il était de nouveau convoqué hier matin par le juge Charles Duchaine pour de nouvelles poursuites. Le magistrat instructeur lui a notifié cette fois une mise en examen pour "faux en écritures privées et usage de faux" dans le cadre de la gestion de ses affaires privées.
Selon nos informations, l'élu démissionnaire, âgé de 47 ans, ex-président PCF de la Communauté d'Agglo d'Aubagne, se voit reprocher une série de fausses factures établies entre la société d'ingénierie et d'études techniques AGS Conseils -une entreprise gérée par Gilbert Payan et dont M. Belviso était le seul salarié à raison de 1400 € nets mensuels- et le cabinet Atelier d'Architecture, dirigé par Bruno Miranda. Interrogé le 17 février dernier, Bruno Miranda avait déclaré : "Il s'agissait pour moi, à travers ces relations de travail, de maintenir une relation continue avec Alain Belviso". De 2006 à 2010, le cabinet d'architecture aurait fait sous-traiter des missions d'urbanisme et de conseil par AGS Conseils pour un montant total de 94 000 euros.
Alain Belviso aurait reconnu hier qu'une partie au moins de ces prestations rémunérées par le cabinet Miranda n'étaient pas effectuées. Selon Bruno Miranda, deux "sont totalement bidons", l'une de 2008 portant sur le Grenelle de l'environnement, une autre de 2009 sur le conseil en management de sa société. Les autres missions portent sur des études menées à Gignac-la-Nerthe, Roquefort-la-Bédoule et à Gardanne. Cette dernière étude aurait été facturée également à Bouygues Immobilier, Alain Belviso ayant joué le rôle de trait d'union. Interrogé, Gilbert Payan, gérant de AGS Conseils, a contesté avoir "facturé deux fois" le même travail.
"Pour toutes les études, c'est M. Belviso qui a géré l'ensemble des prestations", avait précisé Gilbert Payan lors de son audition. Quelle était la finalité de ces fausses factures ? Y a-t-il eu des rétrocessions ? Pour l'avocat de M. Belviso, Me Thierry Ospital, "ce dossier n'a rien à voir avec la Ville d'Aubagne ni avec la communauté d'Agglo ni avec l'affaire de la décharge du Mentaure", à La Ciotat. Pour sa défense, l'ex-élu aurait invoqué hier devant le juge "des difficultés personnelles". Il a ensuite été interrogé par le juge sur l'affaire du Mentaure, un dossier dans lequel il nie tout détournement de fonds publics.
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