Chronique diffusée sur RMC Info le 3 décembre 2010
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La mise en examen du frère du président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône ébranle la classe politique marseillaise.
Hervé Gattegno, rédacteur en chef au Point, intervient sur les ondes de RMC du lundi au vendredi à 7 h 50 pour sa chronique politique Le parti pris.
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À Marseille, Alexandre Guérini, le frère du président du conseil général des Bouches-du-Rhône, est en prison depuis deux jours dans une affaire de marchés publics. L'enquête est loin d'être terminée, mais, à Marseille, l'opération "mains propres" a enfin commencé. Car si pour l'instant aucun élu n'est poursuivi, l'affaire met en évidence des liens entre le monde politique, la vie économique et des intérêts criminels.
Au coeur du dossier : des attributions de marchés - donc des commandes publiques - qui pourraient avoir été accordées de façon douteuse, à la fois par la communauté urbaine de Marseille et peut-être par le conseil général des Bouches-du-Rhône. Or, c'est bien Jean-Noël Guérini qui contrôle ces deux collectivités - indirectement pour la première, parce que le PS y a la majorité - et qu'il est le chef du PS. Directement pour le deuxième puisqu'il préside le département.
Si on veut mesurer l'impact de cette affaire, il faut imaginer ce qui se passerait si un juge envoyait en prison le frère du maire de Paris - ou se rappeler le choc qu'avait provoqué l'arrestation de Pierre Botton, le gendre de Michel Noir, maire de Lyon, au début des années quatre-vingt-dix... Ça fait au moins très mauvais genre, pour un grand élu local, d'avoir un membre de sa famille mis en examen pour corruption ou blanchiment, et même pour détention de munitions...
Surtout que l'on sait déjà que plusieurs des personnes arrêtées ont décrit devant le juge l'importance, l'omniprésence du frère Guérini à la communauté urbaine de Marseille. Alors qu'il n'a aucun mandat et qu'il dirige une entreprise de traitement des déchets... C'est un système qui a longtemps été basé sur des formes d'intimidation. Et aujourd'hui encore, il est sûr que beaucoup de témoins préfèrent se taire. On est plus près de Main basse sur la ville que de Pagnol ou de Plus belle la vie !
La suite en vidéo : Chronique de Hervé Gattegno
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