Article paru dans La Provence le 30 novembre 2010
.
La cellule "Déchets 13" a devant elle plusieurs options qu'elle peut exploiter.
.
L'ESCROQUERIE AUX BENNES
C'est le volet le plus connu de l'enquête des gendarmes de la cellule "Déchets 13", puisque plusieurs personnes ont été écrouées au mois de juin. Le système reposait sur la société Queyras : grâce à des faux documents, le contenu de ses bennes était facturé à la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole et à l'agglo d'Aubagne, alors que les déchets provenaient de sociétés privées. Le préjudice est estimé à 2 millions d'euros. Les déchets litigieux étaient déposés dans des déchetteries (Cassis, Roquefort-la-Bédoule ) et à la décharge de LaCiotat. Si les gendarmes ont rapidement identifié que la société SMA était partie prenante dans l'escroquerie, les faits la concernant ont été versés dans l'instruction visant plus spécifiquement les sociétés d'Alexandre Guérini.
.
LES MYSTERES DE LA DECHARGE DE LA CIOTAT
Révélées par La Provence en novembre 2009, les bizarreries de l'extension de la décharge du Mentaure à La Ciotat n'ont pas manqué d'intriguer les enquêteurs. En 2006, alors que le préfet avait déclaré d'utilité publique la prolongation du fonctionnement de la décharge, le Conseil général achetait un terrain voisin de 4 hectares pour 76224 euros, pour les revendre au même montant à l'agglo d'Aubagne. "Il n'y avait rien d'exceptionnel à voir intervenir ainsi le Conseil général, qui est plus qu'un partenaire financier", justifiait-t-on trois ans plus tard à GHB. L'agglo a ensuite fait exploiter par SMA Environnement la décharge agrandie, avec un marché pluriannuel d'environ 17 millions d'euros. Problème, les anciens propriétaires du terrain estiment avoir été spoliés par le Département et ont saisi depuis le tribunal administratif. Surtout, ils dénoncent le rôle d'Alexandre Guérini : il serait intervenu deux fois auprès d'eux, notamment lors d'une réunion dans les locaux de l'Agglo alors que rien ne justifiait sa présence.
.
LA CONQUÊTE DE LA DÉCHARGE DE LA FARE-LES-OLIVIERS
Exploitée par la SMA Vautubière, la décharge de La Fare-les-Oliviers fait elle aussi partie des structures de traitement des déchets qui sont l'objet de l'enquête des gendarmes. Ces derniers mois, un des responsables de l'agglo de Salon a été entendu trois fois, afin d'éclairer les enquêteurs. "Ils nous ont demandé de leur remettre les différents contrats qui nous lient avec la SMAV, ce que nous avons fait", explique Michel Tonon, le président PS de l'agglo. L'enquête s'intéresserait particulièrement aux différents épisodes qui ont conduit à la prise de contrôle par la SMAV de la décharge de La Fare. Elle était jusqu'alors gérée par la Somedis, une société appartenant pour partie à Veolia. Hier, il semble que plusieurs personnes qui travaillent sur la décharge aient été entendues.
.
DES PHOTOCOPIES ENTRE AMIS ?
Découverts en cours d'enquête, des faits concernant des marchés de reprographie ont poussé à l'ouverture d'une instruction complémentaire. Elle tourne autour de la Prodotec, qui a la concession Sharp à Marseille et a remporté de nombreux marchés publics, notamment auprès de deux satellites du Conseil général (Sdis 13 et l'ex-Opac Sud) et de la Région. Les enquêteurs suspectent notamment une intervention d'Alexandre Guérini auprès d'un fonctionnaire de l'agglo de Salon pour l'obtention d'un contrat. En septembre, Michel Tonon, le président PS de l'agglo, a rendu public les documents concernant ce marché afin de prouver la bonne foi de l'institution.
.
LE GROS GÂTEAU DES MAISONS DE RETRAITE
Le volet le plus secret de l'enquête À ce jour, rien n'a filtré ou presque. Le juge Duchaine travaille sur la manière dont sont attribués les agréments aux maisons de retraite, une procédure dans laquelle le Conseil général tient un rôle prépondérant. Certains candidats auraient été écartés, d'autres privilégiés, chacun ne manquant pas d'y voir la main d'Alexandre Guérini.
Les commentaires récents