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Ces perquisitions font suite à l’ouverture en avril dernier d’une information judiciaire contre X pour "atteinte aux marchés publics, trafic d'influence, détournement de fonds publics, corruption, prise illégale d'intérêt et blanchiment".
Plusieurs perquisitions sont en cours depuis ce matin au siège du conseil général des Bouches-du-Rhône ainsi que dans les locaux de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), aux Docks de la Joliette, a-t-on appris de source judiciaire. Ces perquisitions font suite à l’ouverture en avril dernier d’une information judiciaire contre X pour "atteinte aux marchés publics, trafic d'influence, détournement de fonds publics, corruption, prise illégale d'intérêt et blanchiment". A la communauté urbaine, le responsable du service informatique est actuellement entendu et des recherches vont être menées dans les ordinateurs.
Dans le cadre de cette enquête qui porte notamment sur le marché des déchets à Marseille, la justice a déjà procédé la semaine dernière à deux perquisitions dans les locaux marseillais de la société d'Alexandre Guérini et à son domicile proche de l'avenue du Prado. Frère du président PS du Conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, Alexandre Guérini s'occupe de plusieurs sociétés liées à l'élimination des déchets, à la propreté et à l'assainissement, domaines qui l'ont amené à postuler pour obtenir des marchés publics.
C'est ainsi que depuis 2004, la SMA Environnement s'occupe de la décharge de La Ciotat, qui appartient à la Communauté d'agglomération d'Aubagne et où sont enfouis les déchets d'une partie des communes de MPM, comme La Ciotat, Cassis, Ceyreste, etc. Un recours devant le tribunal administratif est actuellement en cours d'instruction, il a été déposé par les anciens propriétaires du terrain qui a servi à l'extension de la décharge et qui dénoncent les conditions dans lesquelles le Conseil général leur a racheté le terrain avant de le revendre à l'Agglo d'Aubagne. Autre société dirigée par Alexandre Guérini, la SMA Vautubière exploite la décharge de La Fare-les-Oliviers.
L'enquête qui a conduit aux perquisitions qui sont actuellement réalisées est pilotée par Charles Duchaine, un juge d'instruction très expérimenté et habitué aux dossiers sensibles. Depuis plusieurs mois, les gendarmes qui ont été chargés du dossier "dépiautent" tout ce qu'ils ont. Et ils ont récolté beaucoup. Des kilomètres de comptabilité, mais encore des réquisitions bancaires adressées à divers organismes. Ils auraient aussi entendu plusieurs cadres du Conseil général du service Environnement - ce que l'institution dément - depuis que l'enquête préliminaire initiale, ouverte en février, a débouché sur l'ouverture, le 14 avril, d'une information judiciaire contre X.
Les enquêteurs ont surtout beaucoup "espionné" Alexandre Guérini. Les écoutes téléphoniques, posées sur ses lignes depuis plusieurs mois, sont désormais au dossier. Et maintenant, c'est son train de vie qui va être passé au crible, les services fiscaux ayant été saisis. Enfin, les gendarmes se penchent aussi sur une question clé : qui a pu adresser à la justice la fameuse lettre anonyme dactylographiée qui a tout déclenché ? Une personne "qui faisait partie du système", souffle une source, car des réunions précises y sont évoquées et des noms cités.
Vendredi, Jean-Noël Guérini a obtenu du Conseil général le droit d'intenter en son nom toute action contre d'éventuelles allégations mettant en cause le département dans les médias. Son frère a pour sa part demandé à être entendu par la justice, en dénonçant un complot politique destiné à nuire à sa famille.
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