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Dans la famille Balalas, la politique tient lien de sacerdoce. Le père, Théo, ancien de l’OAS, fondateur et candidat du Front National lors des législatives de 1974 à Marseille a montré la voix. Et trône désormais, majestueux, à la tête de la commission des adhésions de la fédération du Parti socialiste des Bouches-du-Rhône, en compagnie d’Alexandre Guérini, le frère de Jean-Noël, patron du conseil général et vrai boss de la rose locale.
Le fiston, Roland, a eu un parcours moins sinueux. Engagé comme fonctionnaire territorial à la région depuis 1992, il est depuis secrétaire général du groupe socialiste à l'Hôtel de la région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur. Une place de choix. Et à l'instar de papa qui a connu le mitard pour ses activités pro Algérie Française, Roland goûte aussi à la cécité de dame justice. Mis en examen, assortie d’un contrôle judiciaire pour escroquerie, détournement et recel de détournement de fonds public. Un assaisonnement balancé sur le pauvre Roland, le 4 juin 2008, par Franck Landou. Ce juge enquête sur le détournement vers des associations fictives de subventions du conseil régional, tenu par les socialistes. Un butin d'environ un million sept cent mille euros, selon certains éléments d'enquête que Bakchich a pu parcourir.
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« Balalas était l’interface politique entre les associations fictives et la région, ce qu’il ne conteste d’ailleurs pas », décrit un poulet marseillais. Mais, plus pernicieux, les flics le soupçonnent d’avoir « aidé au montage des dossiers de subvention, tout en sachant que ces opérations assoc’ étaient bidons ». Aussi bavard que malin, Balalas, lors de sa garde-à-vue du 3 juin 2008, n’a pas hésité à charger un brin les élus. « Quasiment la totalité » du système de détournements de fonds publics au sein du conseil régional serait connue selon ses dires. Et destinée à ménager les susceptibilités de personnes influentes sur le terrain, notamment lors des élections. Un certain M. Same, à l’origine des associations soupçonnées d’escroquerie, concentre toute l'attention des poulets.
« [il] était affilié à la droite et il a fait campagne contre Madame ANDRIEUX dans le camp de Michel BOURGAT, décrit Balalas. Comme c’est quelqu’un qui avait fait le bordel (...) en 2001 contre elle, j’en ai parlé à Sylvie ANDRIEUX qui préférait l’avoir avec plutôt que contre. La contrepartie de ce retournement était de lui verser les subventions qu’il demandait par le biais des associations citées plus haut et à l’origine desquelles il est. »
Et histoire de préciser sa pensée. « C’est-à-dire que c’est le pouvoir politique qui a en fait décidé d’octroyer des fonds dès le commencement, puis de poursuivre par la suite dans le même sens, il était question de faire plaisir à M. SAME. »
Bref, du clientélisme en bonne et due forme... et un brin sulfureux. Au sein des associations grassement subventionnées par le Conseil régional, affleurent ainsi des noms « très défavorablement connu de notre documentation criminelle », précisent très doctement les flics.
Mise en cause par son assistant parlementaire, Sylvie Andrieux, vice-présidente du conseil régional, se défend avec véhémence. « J’espère que les tricheurs seront sanctionnés, l’enquête n’en est qu’à ses débuts. Quant au dossier en lui-même, nos services n’y ont pas encore accès. Mais il faut bien comprendre deux choses. Les élus n’ont que peu de marge de manœuvre sur les dossiers de subventions et la sécurité 0 n’existe pas. »
Levé par Tracfin, la cellule anti-blanchiment, le 15 juin 2007, ce gros lapin de garrigue a donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire le 14 janvier 2008, dans laquelle la région, le 5 mars, s’est portée partie civile.
Ce ne sera peut-être pas la seule. « Il serait intéressant de savoir combien ces associations ont touché de la part du Conseil Général de M. Guérini, dont le père de Roland Balalas est proche. D’autant que les associations déposent souvent des dossiers devant toutes les institutions », ricane un vieux routier des arcanes politiques marseillaises.
Dans un grand élan bucolique cependant, tous les élus, lors de la séance plénière du 5 février 2009, ont soutenu le président socialiste Michel Vauzelle, dans sa volonté de faire la lumière sur ce dossier. Un signe, il pleuvait ce 5 février à Marseille.
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