Article paru dans La Provence le 2 juillet 2011, par Fred Guilledoux et Denis Trossero
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Le frère de Jean-Noël Guérini, président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône connaît de nouveaux démêlés avec la justice. Il a été interpellé et placé en garde à vue vendredi pour blanchiment.
La semaine s'annonçait calme sur le front de l'affaire Alexandre Guérini et des diverses instructions actuellement en cours autour du chef d'entreprise : le juge Charles Duchaine était en déplacement en Moldavie dans le cadre d'un accord de coopération. Pour autant, les gendarmes n'ont pas chômé : jeudi matin, ils ont placé en garde à vue trois personnes dans le "dossier des photocopieuses" : le patron d'une société marseillaise de reprographie, un élu de Berre et de l'Agglo de Salon et un cadre du Conseil général des Bouches-du-Rhône.
Hier matin, après avoir été interpellé, Alexandre Guérini a également été placé en garde à vue. En fin de journée, Alexandre Guérini a été déféré devant le juge Duchaine, arrivé à Marseille quelques heures plus tôt. Le magistrat l'a mis en examen pour "blanchiment" et l'a laissé libre sous contrôle judiciaire. Également déféré, Sylvain Benarouche, le responsable de la société Prodotec, a été interrogé par le juge qui a estimé qu'il n'y avait pas pour l'heure matière à le mettre en examen et l'a libéré sous le statut de "témoin assisté". Les deux autres personnes ont quitté directement les locaux de la gendarmerie.
Cette nouvelle mise en examen s'appuie sur des informations en provenance de Suisse. La justice helvétique, qui a ouvert une instruction contre Alexandre Guérini pour "soupçon de blanchiment d'argent", a identifié plusieurs comptes auprès de la succursale de Genève de l'Israël Discount Bank. Plusieurs d'entre eux ont été ouverts par Alexandre Guérini et sa famille au nom des sociétés Kawaï Holdings Inc, Jill Management et Jimpex, qui sont basées dans des paradis fiscaux. Sylvain Benarouche possédait également un compte dans cette banque, au nom de la société Boyle International dont le siège est dans les Îles Vierges britanniques.
Selon les documents saisis par la justice suisse, "les avoirs déposés auraient pour origine le salaire et les dividendes touchés par Sylvain Benarouche, notamment en lien avec ses sociétés Prodotec et Jegre et du revenu de ses chevaux de course". Soit 1,7 million d'euros qui ont été saisis ! Les enquêteurs français ont toutefois été alertés par des virements suspects entre les comptes de Guérini et celui de Benarouche. L'argent qui a transité entre les deux hommes provient de la vente dans des conditions suspectes d'une des sociétés du frère du président PS du CG 13. Le juge a donc considéré que ces transferts constituaient du blanchiment. N'étant pas forcément au courant de l'origine douteuse de ces fonds, le patron de la Prodotec a toutefois échappé à la mise en examen qui était envisagée.
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