Article paru dans La Provence le 29 juin 2011, par Fred Guilledoux et Denis Trossero
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Dans le cadre de l'affaire Barresi-Campanella, Rémy Bargès, directeur de cabinet de Jean-Noël Guérini, a été entendu comme témoin, hier matin, par les policiers de l'Office central de répression de la grande délinquance financière. Selon nos informations, il a été interrogé sur le projet d'une maison de retraite à La Ciotat.
Comme La Provence l'a révélé, des écoutes téléphoniques ont montré qu'Alexandre Guérini, le frère du président PS du Conseil général, a demandé en avril 2009à Rémy Bargès d'intervenir pour que Senior Santé, la société qui portait ce projet, n'obtienne pas les autorisations nécessaires : "Il faut absolument pas leur donner l'autorisation parce que, heu, c'est des mecs qui vont, qui vont emmerder Jean-Noël, ça", intime notamment celui qui multipliait les pressions sur le personnel du CG.
Quelques mois plus tard, faute de feu vert administratif, la société jette effectivement l'éponge. Le projet a alors été repris début 2010 par une autre structure, pilotée en sous-main par le parrain marseillais Bernard Barresi, réputé proche d'Alexandre Guérini.
Début juin 2010, l'arrestation de Bernard Barresi, alors en cavale depuis 18 ans, et de plusieurs de ses complices, dont les frères Campanella, a définitivement fait capoter le projet. Au cours de son audition qui a duré 3 heures, Rémy Bargès a assuré aux policiers venus de Paris n'avoir effectué aucune intervention malgré la demande insistante d'Alexandre Guérini.
Le directeur de cabinet du président du CG 13 avait déjà été entendu sur cette question par les gendarmes fin 2010 : "J'acquiesce à toutes les demandes d'Alexandre, je reste attentif mais pour autant, je fais ce que je veux", avait-il avancé, reconnaissant toutefois que "(s)on poste est un équilibre fragile".
Cette nouvelle audition montre que les magistrats de la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille ont connecté officiellement les enquêtes conduites dans le cadre de l'affaire Barresi et du dossier Alexandre Guérini. Plusieurs signes montrent que les policiers se concentrent actuellement sur la maison de retraite de La Ciotat, avec notamment l'apparition de nouvelles écoutes téléphoniques dans le dossier judiciaire.
Récemment, le juge Dorcet a interrogé Bernard Barresi sur ses "contacts" au Département : "Mon argent, je le gagne sur les travaux et les commissions que je prends aux artisans et aux sociétés que je fais travailler, lorsque je suis le chantier, a-t-il rétorqué, sûrement pas en allant au Conseil général."
Hasard du calendrier, Jean-Noël Guérini doit effectuer, demain à La Ciotat, une visite sur le site des anciens chantiers navals... où la maison de retraite devait voir le jour. Pour l'heure, cette visite est maintenue.
Rémy Bargès a été entendu sur un projet de maison de retraite à La Ciotat que le grand banditisme a tenté de récupérer.
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