Article paru dans La Provence le 26 novembre 2006
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C'est un petit parc tranquille, éloigné des regards indiscrets, situé au fond d'une impasse, à deux pas du Parc Borély (8e), à Marseille. C'est là, au domicile d'Alexandre Guérini, 52 ans, le frère du président PS du Conseil général des Bouches-du-Rhône, que les gendarmes de la section de recherches, ont effectué le 19 novembre une des perquisitions sur réquisition du juge Charles Duchaine.
Deux autres ont eu lieu au siège de sa société SMA Environnement, boulevard Villecroze (14e), mais aussi aux Catalans (7 e), dans un vieux logement HLM habité par les Guérini précisément depuis l'année de naissance d'Alexandre, ce chef d'entreprise réputé gros bosseur, grand amateur de chevaux, dont les sociétés sont versées dans le traitement et l'élimination des déchets.
Depuis plusieurs mois, les enquêteurs "dépiotent" tout ce qu'ils ont. Et ils ont récolté beaucoup. Des kilomètres de comptabilité, mais encore des réquisitions bancaires adressées à divers organismes. Ils auraient aussi entendu plusieurs cadres du Conseil général du service Environnement - ce que l'institution dément - depuis que l'enquête préliminaire initiale, ouverte en février, a débouché sur l'ouverture, le 14 avril, d'une information judiciaire contre X pour "atteinte aux marchés publics, trafic d'influence, détournement de fonds publics, corruption, prise illégale d'intérêt et blanchiment".
Mais les enquêteurs ont surtout beaucoup "espionné" Alexandre Guérini. Les écoutes téléphoniques, posées sur ses lignes depuis plusieurs mois, sont désormais au dossier. Et maintenant, c'est son train de vie qui va être passé au crible.
Les enquêteurs se penchent aussi sur une question clé : qui a pu adresser à la justice la fameuse lettre anonyme dactylographiée qui a tout déclenché ? Une personne "qui faisait partie du système", souffle une source, car des réunions précises y sont évoquées et des noms cités.
"On a presque tout. On veut juste savoir ce qu'on a voulu nous cacher", glisse-t-on de source proche de l'enquête. Entre la partie émergée du dossier, la partie forcément immergée et le détail des dénonciations, le juge Duchaine devra faire le tri.
En dépit de nos efforts, Alexandre Guérini n'a pas souhaité s'exprimer hier. Il envisageait de se présenter sur les listes aux prochaines élections régionales. Il a finalement renoncé il y a quelques jours.
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